Ukraine : Soyons à la hauteur de l’histoire

Le 24 février dernier a inscrit la troisième commémoration de la guerre d’invasion déclenchée par la Russie contre l’Ukraine. Le 24 février dernier a témoigné du courage et de la détermination sans précèdent de la résistance ukrainienne pour s’opposer à l’agression russe.

Aujourd’hui, ce sont plus d’1 million de victimes qui sont à déplorés dans ce conflit dont 800 000 morts et 400 000 blessés du côté Ukrainiens. Le coût de la reconstruction de l’Ukraine s’élève à plus de 500 milliards d’euros et ses infrastructures énergétiques ne cessent d’être la cible des frappes russes impactant immédiatement et dramatiquement la population civile.

Le peuple ukrainien pleure ses morts et ses disparus, le peuple ukrainien constate inexorablement l’horreur de la destruction de son pays, le peuple ukrainien souffre des restrictions et manquements que ce conflit lui impose. Et pourtant le peuple Ukrainien ne fléchit pas et poursuit sa lutte pour rester libre.

La dignité de ce peuple qui résiste pour garantir ses droits fondamentaux et un exemple pour toute l’Europe, un exemple pour les toutes les démocraties.

L’accord bilatéral de défense signé en juin dernier et l’envoi des 10000 soldats coréens pour soutenir la Russie, l’achat massifs d’hydrocarbures russes par la chine et son soutien technologiques, l’accord de partenariat avec l’Iran ou bien encore l’implication de la Biélorussie, sont autant d’actes qui nous démontre que ce conflit est le symbole d’une guerre bien plus sournoise, bien plus pernicieuse : celle de la démocratie et de la liberté contre le nationalisme et les régimes autoritaires.

Par ailleurs, depuis son investiture, Donald Trump multiplie les déclarations et les intentions aberrantes dont notamment la réhabilitation de la dictature russe lors d’un seul échange téléphonique. Cette conversation a marqué le début des pourparlers américano-russe n’associant ni l’Ukraine, ni l’Europe et a le projet transactionnel de Donald Trump : garantir l’aide américaine à l’Ukraine par un accès à ses gisements rares.

Depuis, la conférence de Munich ( 14-16 février 2025) véritable seime pour les Européens et la relation transatlantique, les revirements et les renoncements américains n’ont eu de cesse de ponctuer l’actualité : double renoncement au rétablissement de l’intégrité territoriale de l’Ukraine à sa perspective à l’adhésion de l’Otan, guerre idéologique déclarée à l’Europe à travers les déclarations du Vice -président des Etats unis,  revirement sur la responsabilité de l’Ukraine dans la guerre, épousant ainsi la rhétorique du Kremlin et enfin la décision de la taxation de 25% des produits européens par les Etats-Unis, décision motivée par la résistance de l’union européenne aux agissements de Donald Trump.

Depuis le 28 février 2025 et la rencontre avec le Président Zelenski, les renoncements et revirements du Président des Etats Unis ont laissé la place à l’humiliation publique d’un Pays l’Ukraine, et de son Président.

Lors de son intervention à l’Assemblée Nationale, Boris Vallaud, député des Landes, a déclaré « si nous ne pouvons plus compter sur l’Amérique, nous n’aurons d’autres choix que de compter sur nous même ».

Construire une défense européenne devient une priorité : la possibilité que la Russie envahisse un pays de l’OTAN sous 5 ans est évoquée par des pays comme le Danemark.

Face à cette menace, nous devons poursuivre sans relâche ce que nous défendons, depuis toujours :

– une paix juste et durable qui doit inclure l’Ukraine et l’Europe

– un soutien indéfectible à l’Ukraine jusqu’au rétablissement de sa souveraineté dans ses seules frontières reconnues en 1991.

– affectation des avoirs russes gelées sur le territoire européen à la résistance et reconstruction de l’Ukraine

– financement à la hausse de la défense. En effet nous souhaitons que la loi de programmation militaire soit actualisée et que les règles budgétaires pour financer nos armées, pour investir massivement dans les technologies soient augmentées pour garantir notre indépendance.

Enfin, nous souhaitons un grand emprunt européen de 500 milliards pour concrétiser notre ambition et surtout pour sauver la paix et la sécurité en Europe.

L’Europe doit croire en elle, à sa force et à sa capacité de se mobiliser et de résister. La France se doit d’être au rendez de son histoire, les socialistes sont prêts pour défendre « une paix durable et juste » avec des garanties sérieuses, notamment des Etats Unis.