Groupe de travail transpartisan sur la santé mentale
Communiqué de presse, 18 juin 2025
« Nous avons pris connaissance du Plan « Santé mentale et psychiatrie » présenté le mercredi 11 juin dernier par le Ministre de la Santé et de l’Accès aux soins. Ces orientations sont bienvenues face à l’urgence à agir. Nous reconnaissons la prise en compte de sujets portés par les travaux de plusieurs groupes de députés à l’Assemblée nationale. Comme la nécessité de mettre l’accent sur la santé mentale des jeunes, sur l’intervention précoce, sur la continuité des soins, sur la mobilisation d’équipes pluridisciplinaires pour agir sur tous les déterminants de la santé mentale et sur la formation.
Nous saluons la convergence de ce plan avec certaines priorités dégagées par notre groupe de travail transpartisan: la formation aux premiers secours en santé mentale et le déploiement d’équipes mobiles.
Toutefois, nous regrettons que cette feuille de route ne soit pas davantage ambitieuse.
D’une part, sur le plan de l’offre de soin et des besoins en santé mentale. Dans un contexte de saturation persistante, dû notamment au manque de moyens alloués aux établissements publics, le rapport entre établissements publics et privés doit être interrogé. De surcroît, la question cruciale de la santé mentale au travail reste, à ce stade, largement ignorée, alors que des mesures telles que la suppression des CHSCT ou la réduction des effectifs au sein de l’inspection du travail ont contribué à la dégradation de la santé mentale au travail. Cet angle-mort affaiblit l’ambition du plan et ne permet pas de répondre aux réalités vécues par les Français rencontrant des difficultés psychologiques au travail.
D’autre part, sur le plan budgétaire : nous nous interrogeons sur la faisabilité des vingt-six mesures annoncées en l’absence de programmation dans le temps et de budget associé. Cette lacune fait craindre que les intentions louables de ce plan ne puissent se traduire sur le terrain par des actions effectives, à la hauteur des besoins.
Nous invitons le Gouvernement à se saisir de notre proposition de loi transpartisane portant des mesures d’urgence pour la santé mentale. Si celles-ci ne sont qu’une première étape dans notre travail, il est impératif d’hisser la santé mentale au rang de priorité nationale. »